Deux nouveaux sous-variants d'Omicron, BA.4 et BA.5 détectés en Afrique du Sud en janvier viennent d’être détectés en France. Que sait-on exactement sur eux ?
C'est le propre de ce virus qui a frappé le monde il y a maintenant plus de deux ans : le SARS-CoV-2 change, se transforme et en vient à muter au fil du temps. De Bêta à Alpha, en passant par Delta, Omicron et son petit frère BA.2 : la France comme de nombreux pays du monde, a été frappée par plusieurs variants du Covid-19, aux caractéristiques toutes différentes. Les autorités sanitaires suivent de près l'évolution de ces mutations.
BA.4 et BA.5 ont été classés dans la catégorie de "variants d'intérêt" par l'OMS et sont étroitement surveillés sur la base de leur profil génétique.
Il s'agit de deux nouveaux sous-lignages du variant Omicron qui contaminent l’Afrique duSud. Ils représentent actuellement 70% des souches séquencées, d'où la crainte d'une nouvelle vague de contaminations similaire à celle qui sévit actuellement dans le pays qui a un taux de positivité de près de 17%. "Plusieurs vagues survenues dans le passé en Afrique du Sud ont précédé chronologiquement celles qui sont survenues un peu plus tard en Europe de l’ouest", explique Antoine Flahault, médecin.
Le 26 avril dernier, un cas de BA.4 et deux cas de BA.5 ont été détectés en France, ont indiqué les autorités sanitaires le 28 avril. Ils ont également été détectés dans plus d'une vingtaine de pays comme le Botswana, l'Australie, la Chine, l'Angleterre ou encore le Danemark. BA.4 et BA.5 ont des protéines spike identiques, ils sont proches du sous-variant d'Omicron BA.2 et comportent plusieurs mutations dont une particulièrement préoccupante.
La mutation L452R qui est décrite comme un des facteurs associés à la transmissibilité importante du variant Delta qui représentait 100% des cas en France en octobre dernier. Antoine Flahault indique que cette mutation est "associée à une plus grande affinité du virus avec le récepteur ACE2 qui permet au virus d’infecter les cellules humaines", ce qui donne lieu à des variants plus transmissibles.
En pratique, un virus mute lorsqu'il infecte un organisme. Quand il pénètre dans une cellule, un virus se réplique : il se copie lui-même pour se propager. À chaque réplication, des erreurs se produisent dans la copie du génome du virus, comme un "bug" informatique. Cette erreur peut avoir des incidences sur sa dangerosité. Cette mutation peut renforcer ou affaiblir le virus.
Une autre mutation interroge : la F486. Cette dernière a déjà été observée dans les élevages de visons et, est impliquée dans un phénomène d'échappement immunitaire, ce qui pourrait diminuer l'efficacité de la vaccination contre le Covid-19.
Ces deux sous-variants sont susceptibles de résister face aux vaccins et d’être plus transmissibles qu’Omicron. Cependant elles ne sont pas associées à une plus grande sévérité de l’infection. Pour l’instant, aucune augmentation des hospitalisations ou de décès n’a été constatée en Afrique du Sud, malgré la circulation du BA.4 et du BA.5.
Pour l'heure, une nouvelle vague n'est pas à l'ordre du jour en France et en Europe car "aucun élément épidémiologique ou clinique préoccupant ne leur est associé", précisent les autorités sanitaires françaises. "Il n'y a pas lieu de s'alarmer avec l'émergence de nouveaux sous-variants. Nous n'observons pas encore de pic majeur de cas, d'hospitalisations ou de décès", a indiqué de son côté le Dr Matshidiso Moeti, directeur régionalde l'OMS pour l'Afrique. Attention tout de même car par le passé, plusieurs vagues épidémiques ont frappé l'Europe quelques semaines après l'Afrique du Sud.
Source :
https://fr.news.yahoo.com/covid-19-ce-que-on-sait-variants-ba-4-et-ba-5-nouvelles-souches-omicron-121556804.html.
Alors que la baisse de la circulation du virus ralentit, les scientifiques et les autorités s'attendent à une huitième vague de l'épidémie à l'automne. Elles appellent à accélérer les efforts de vaccination.
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