Des bouleversements impactant la vie quotidienne dans le monde entier et un bilan humain qui s'élève à près de 6 millions de morts font que la question de l'origine du virus mérite bien quelques éléments de réponse.
En aout 2021, un rapport d'agences américaines de renseignement laissait toutes les pistes ouvertes : origine animale ou accident de laboratoire étaient considérés à égalité avec toutefois un accord sur le fait que le virus n'aurait pas été "trafiqué" ou génétiquement modifié en laboratoire et encore moins conçu pour être une arme bactériologique. Les vagues de variants successifs auraient presque occulté le sujet de l’origine de la pandémie. Deux ans après, les origines du virus restent toujours floues. Une étude de l’Institut Pasteur publiée dans la revue scientifique Nature nous en dit un peu plus. Les chercheurs français ont repéré des virus très proches de celui du Covid-19 chez des chauves-souris au Laos. Exit le pangolin, coupable désigné durant les premières semaines de l'épidémie, exit aussi l'accident de laboratoire, hypothèse pourtant documentée au-delà des affirmations très contestées du Pr Luc Montagnier, ancien prix Nobel de médecine récemment disparu.
Les chercheurs de l'Institut Pasteur avancent donc la forte probabilité d'une origine animale du SARS-CoV-2. Ils ont identifié trois virus détectés sur des chauve-souris vivant entre le sud de la Chine et le Vietnam dont les séquences génétiques sont très proches de celle du SARS-CoV-2. Ces virus sont capables d'infecter l'homme par le lien entre leur protéine Spike et le récepteur ACE2 des cellules humaines et, de plus, les anticorps produits contre le SARS-CoV-2 sont capables de les bloquer. Autant de similitudes qui plaident pour un origine commune entre ces virus et celui responsable de l'épidémie de Covid-19.
Seule différence, mais elle est importante, entre les virus étudiés et le SARS-CoV-2, l'absence de ce que l'on nomme le site de clivage de la furine, un groupe d'acides aminés qui favorise la pénétration cellulaire à partir de la protéine Spike et qui provoque la forte contagiosité du virus de la Covid-19. Selon les chercheurs de Pasteur, plusieurs explications à cette particularité du SARS-CoV-2 sont possibles : soit sa circulation silencieuse chez l'homme qui lui aurait permis de muter et d'acquérir cette faculté de contamination, soit il serait le premier coronavirus connu à avoir cette caractéristique qui lui aurait permis de passer plus facilement de l'animal à l'homme.
Ces travaux des scientifiques de l'Institut Pasteur qui écartent à priori la thèse de l'accident de laboratoire peuvent-ils clore le débat sur les origines du SARS-CoV-2 ? La fin de l'histoire n'est sans doute pas encore écrite : d'une part d'autres scientifiques travaillent eux aussi sur cette question et, surtout, les travaux menés sur le SARS-CoV-2 lui-même et ses variants peuvent à tout moment apporter des révélations sur sa nature et ses effets encore partiellement inconnus. Et, ainsi, pourquoi pas, ouvrir d'autres pistes.
Plus précisément, "trois virus présentent des similitudes génomiques avec le Sars-Cov-2", précisent les auteurs de l’étude. Ils ont notamment démontré la capacité de ces trois coronavirus à entrer dans les cellules humaines, par le lien entre leur protéine Spike et le récepteur ACE2, et à s’y multiplier.
D’autres recherches sont en cours pour déterminer l’origine du Covid-19. Si l’institut a fait un grand pas, le débat sur les origines de la pandémie n’est pas encore clos.
Source :
https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/38653-Origine-SARS-CoV-2-Pasteur-relance-piste-la-chauve-souris
Alors que la baisse de la circulation du virus ralentit, les scientifiques et les autorités s'attendent à une huitième vague de l'épidémie à l'automne. Elles appellent à accélérer les efforts de vaccination.
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